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Le vrai du faux: renouer la confiance à l’ère des Fake News

 

La quête de la vérité. Avec l’avènement des réseaux sociaux et la démultiplication des canaux d’informations, cette «recherche du vrai» se niche au cœur du journalisme et de celles et ceux qui le consomment. Sauf qu’ils ne s’entendent pas toujours sur la même définition de «La vérité». Pire, ils s’affrontent. Le constat actuel est ainsi: les journalistes (à ne pas confondre avec les rédacteurs, influenceurs, youtubers ou toutes autres personnes profitant de l’écho des plateformes en ligne pour diffuser un message) ont la mission de présenter les faits et ses protagonistes afin de s’approcher au plus près de la vérité. Le public, lui, est de plus en plus nombreux à remettre en question – voire à défier ce travail de vérification et de mise en forme de l’information.

Pourquoi?

Nous évoluons dans un monde où toute personne qui est persuadée de quelque chose trouvera des réponses sur Internet. Donc pour peu que nous soyons sensible à une théorie, nous irons conforter nos opinions sur le réseau. Ce réflexe envoie un signal fort aux médias: la façon de traiter l’information ne suffit plus. Avec les réseaux sociaux, nous avons des millions d’informations qui sont partagées en même temps. Nous sommes donc face aujourd’hui à un triptyque. D’un côté, nous avons des médias qui publient des informations. De l’autre, nous avons des algorithmes qui les diffusent. Et puis nous avons notre cerveau. Celui-ci est notre pire ennemi, car il nous ment. Ce fonctionnement naturel du cerveau, quand nous le connectons au jeu des algorithmes, crée une mécanique infernale.

Les résultats sont catastrophiques. Par nature, les algorithmes polarisent les opinions. Ce n’est pas de leur faute. C’est de cette manière qu’ils fonctionnent. En apprenant de nos comportements en ligne, ils vont tenter de nous attirer vers les contenus que nous avons l’habitude de consommer ou vers ceux que l’on nous suggère. A mesure, les opinions se figent et se radicalisent. En face, nous avons des médias traditionnels en crise qui tentent de s’adapter aux modes de consommation de l’information de notre société numérique. Sauf qu’ils ne sont pas en mesure de régater face à la puissance d’influence et de diffusion des algorithmes. Résultat, les médias traditionnels ne sont plus lus, ni crus. Dans cette course infernale, ils jouent même parfois le jeu des fausses informations.

En novembre 2016, les réseaux sociaux ont été accusés d’avoir élu Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Sauf que rien ne le prouve. Par contre, les télévisions locales américaines ont joué un rôle. Elles recyclent ce qu’elles captent sur les réseaux sociaux et l’amplifient. C’est ce que les experts appellent le blanchiment de l’information. La situation actuelle est donc le résultat d’un ensemble d’autres raisons sur lesquelles il faut s’interroger. Car un retour en arrière semble impossible. Alors de quelles manières renouer la confiance dans l’information – ou du moins créer les conditions sine qua non pour que cette confiance soit possible avec l’évolution numérique? Qui en a la responsabilité? Les médias? Les plateformes? L’Etat? La société civile? La réponse est simple: ce défi sera relevé collectivement.

Nous le disions, les algorithmes ont ce biais naturel de favoriser la polarisation des utilisateurs simplement parce qu’ils définissent leurs propres règles. On ne peut pas tellement lutter contre cela. Afin de s’informer dans les meilleures conditions, les individus ont donc la responsabilité de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. De l’autre, les médias ont cette responsabilité urgente de travailler sur un étiquetage de l’information pour lui donner de la valeur et permettre aux citoyens de comprendre et juger de la pertinence d’une information. Car, aujourd’hui, nous sommes face à l’information comme nous l’étions face à l’alimentation il y a vingt ans. Le public a un problème de lecture pour comprendre comment l’information se produit et se structure. Agissons donc, car il s’agit d’un problème de santé publique.

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L’évolution numérique est source de bouleversements. L’information n’y échappe pas. De sa production à sa consommation en passant par ses canaux de diffusion, elle a radicalement changé de visage. D’un côté, les médias tentent de s’adapter aux nouvelles technologies. De l’autre, les réseaux sociaux sont devenus des caisses de résonances planétaires aux contenus non vérifiés.

Afin de mieux comprendre la prolifération des fausses informations, nous vous soumettons un petit questionnaire.

Merci pour votre participation.