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En route vers le futur de la mobilité et de l’énergie : Repenser les besoins de la société

 

Les acteurs privés sont en effet très nombreux dans la course. La Chine développe son projet EHang, alors que Google et Uber ont aussi leur projet. Laurent Horvath, géo-économiste de l’énergie est un fin connaisseur du domaine. Membre du comité directeur de l’Association mondiale des villes intelligentes (OASC), il est aussi à l’origine du projet de drone-ambulance genevois: «Ces projets américains ou chinois parlent ici de transporter des personnes fortunées, par exemple de leur hôtel à l’aéroport, explique-t-il. Uber voudrait placer 500 drones à Dallas et 1000 à Los Angeles. Mais la population n’a pas du tout envie d’avoir 1000 drones qui volent en permanence au-dessus de leurs têtes.» Selon lui, il faut réfléchir aux réels besoins et aux avantages pour la population dans son ensemble.

C’est chose faite avec le projet genevois de drone ambulance:  «Nous sommes allés voir les différents hôpitaux et ils nous ont tout de suite dit qu’ils avaient un grand besoin pour ce type de transport. Les hélicoptères occasionnent de gros problème notamment les nuisances pour le voisinage lors des vols de nuit. Et puis les médecins ne peuvent pas ou peu intervenir à l’intérieur pour soigner les patients. Nous avons donc dessiné l’habitacle du drone avec les médecins, pour que ceux-ci puissent par exemple tourner autour du patient et réaliser des soins comme des massages cardiaques. Nous ne sommes donc pas dans le développement d’un gadget pour VIP mais de quelque chose qui a du sens, et qui a été conçu avec les acteurs, avec la population.”

L’avenir de la mobilité doit donc se construire dans un effort de durabilité pour la société, en ne laissant pas des acteurs privés dicter leur vision. Mais force est de constater que ce sont souvent les entreprises disruptives de la Silicon Valley qui donnent le ton. Un exemple flagrant est l’arrivée en force de Tesla en Europe et de son concept énergétique global autour de sa voiture électrique: «Cela va être un véritable bouleversement dans le modèle d’affaires, confirme Laurent Horvath. Avec leur système de compte en banque d’électricité lié à une voiture électrique, les utilisateurs pourront utiliser leur propre production de panneaux photovoltaïques ou l’acheter à d’autres particuliers. Et ils utiliseront leur avoir d’électricité pour charger leur voiture, qu’ils soient à Lausanne, à Zurich ou même en Italie sans besoin de payer.»

La mobilité de demain pourrait donc être intrinsèquement liée aux évolutions du secteur de l’énergie. Et selon Laurent Horvath, nous vivons actuellement un tournant: «La production de panneaux photovoltaïques devient très bon marché et puis il y a l’arrivée de l’hydrogène. La combinaison des deux va impacter grandement la mobilité et l’énergie.» En effet, l’hydrogène est l’une des réponses les plus prometteuses à la lutte contre le réchauffement climatique. Face à l’enjeu de la décarbonisation de notre planète, la lorengue quête vers une énergie non polluante se matérialise aujourd’hui dans l’«hydrogène vert», c’est-à-dire un hydrogène obtenu uniquement à partir de sources renouvelables.

La Suisse est le terrain d’expérimentations de cette innovation. Le pays est en effet le premier du monde à tester cette nouvelle forme de mobilité zéro émission sur le plan national après avoir conçu tout l’écosystème qui va avec. Si la Suisse joue les pionnières dans  l’«hydrogène vert», c’est qu’elle dispose de la plus grande quantité d’énergie électrique issue d’une source hydraulique. De plus, le pays jouit d’autres sources d’énergie renouvelable en suffisance pour assurer la production d’«hydrogène vert». Mais comment utiliser cette énergie pour faire rouler un véhicule électrique qui ne rejette que de la vapeur d’eau pour tout polluant?

Il faut procéder à ce que l’on appelle la fracturation hydraulique Ce procédé vise à produire de l’hydrogène (H2), du monoxyde de carbone (CO) et du dioxyde de carbone (CO2) en cassant des molécules d’eau (H2O) à haute température. L’opération se poursuit par une étape de purification pour ne garder que l’hydrogène pur. Une fois dans le véhicule, l’hydrogène est poussé à forte pression à travers un catalysateur en platine qui le divise en deux ions hydrogène (H+) et deux électrons, qui servent à alimenter le moteur électrique du véhicule. Les ions H+ sont, eux, combinés à l’oxygène de l’air pour reformer de l’eau, rejetée sous forme de vapeur. C’est le principe de la pile à combustible.

L’hydrogène est en effet porteur d’espoir. Ce vecteur énergétique pourrait à l’avenir remplacer efficacement l’essence, voire même les batteries électriques souvent décriées pour leur impact écologique et social, notamment en ce qui concerne les mines d’extraction de métaux rares. Le défi technologique est encore grand. Il faudra, en outre, être capable de réduire la taille prise par l’hydrogène dans les réservoirs des véhicules. La recherche s’y attelle, en se penchant sur l’hydrogène solide moins volumineux qu’à l’état gazeux. Ceux qui croient dur comme fer au potentiel de cette innovation pour la mobilité pourront rappeler aux sceptiques la devise du «Kitty Hawk Effect»: à l’impossible, nul n’est tenu.

Rédaction – Mehdi Atmani – Flypaper Media _ Illustration – Jérôme Viguet – Cartoonbase SÀRL

Cet article est issu du livre “Un regard éclairé sur vingt ans d’innovation”, Softcom a passé le cap de ses 20 ans et a mené un travail de réflexion sur les enjeux du numérique, tels qu’ils ont été vécus ces dernières années, mais aussi et surtout plus prospectifs en évoquant non seulement les opportunités mais également les limites et les risques.

Il résulte de ces travaux un bel ouvrage illustré que nous vous offrons très volontiers.

Comment allons-nous nous déplacer demain?

La question de la mobilité est un des défis majeurs de ce siècle. Si la technologie apporte des solutions prometteuses dans ce domaine, elle implique de repenser nos déplacements, nos habitudes et notre consommation d’énergie. Mais comment? Le simple exemple de l’émancipation de la vidéosurveillance intelligente traduit les potentialités offertes par cette innovation en termes de planification urbaine afin d’anticiper l’évolution de l’offre en transports et de développer la mobilité de demain. Softcom s’engage sur cette voie d’avenir en épaulant tout un secteur en plein chambardement.

Le monde de l’énergie a d’avantage évolué lors de la dernière décennie qu’en un siècle.

Conjuguée avec l’entrée en force des technologies de l’information, cette dynamique ne fera que s’accélérer à l’horizon 2030-2050. Finie l’architecture «descendante»  propre aux industries de réseau, l’avenir appartient aux modèles éclatés qui s’articulent en grappes de microréseaux ou «microgrids». Ces nouvelles formes de flexibilité répondent aux enjeux d’insertion de la production renouvelable ; elles vont changer la nature des réseaux mais aussi leur exploitation. Avec Softcom, cet avenir se matérialise en Suisse.